Les japonais disent « Sept fois à terre, huit fois debout ». Une philosophie qui fait tellement écho à l’âme de
« guerriers de l’amour » d’Audrey et Luc que nous avons eu très envie de leur emprunter plus qu’un proverbe…
Je ne me souviens pas vraiment de la 1ère fois que j’en entendu parler du Kintsugi. Et comme ces rêves auxquels on tente de rester accrochés au petit matin, mes souvenirs s’évaporent dès que j’essaie de les attraper … Mais je me souviens du moment où ça a fait « tilt » alors que je lisais et relisais leur petit carnet de préparation. L’un de ces moments que j’adore, quand tout devient évident, que nous touchons du doigt cet alignement cosmique qui me fait frissonner.
L’évidence du Kintsugi
J’ai repensé à nos grandes envolées sur le destin, le karma, le hasard qui n’existe pas, les épreuves qui poussent à grandir pour mieux construire …
J’ai repensé aux 2 millions de fois où ils m’ont dit « Les moments difficiles finissent toujours par révéler en nous quelque chose de positif ». Je me suis faite cueillir par l’émotion en pensant à tous ces « caps » – plus ou moins délicats – qu’ils ont su franchir du haut de leur 18/20 ans, et l’élégance avec laquelle ils ont su, instinctivement, transformer leurs blessures en une puissante énergie positive.
Et puis ce fameux Kintsugi a ressurgi d’un coup dans mon esprit vagabond.
Amusant d’ailleurs de réaliser a posteriori que notre toute 1ère conversation avait tourné autour des cérémonies du thé ou de la légende des 1000 grues (Senbazuru), de savoir qu’ils rêvent d’un voyage de noces au Japon et que les objets de déco de leur mariage ont été chinés car ils aiment « que les objets aient un vécu ».
Le fil conducteur de la cérémonie
Le Kintsugi, c’est « trouver un nouveau souffle en étant sublimé par ses fêlures ».
Un art ancestral japonais qui consiste à « réparer avec de l’or » les objets accidentés, prenant ainsi en compte leur passé, leur histoire. Grace à l’or, on ne cache pas les réparations, on les met en avant.
Et puis on réalise que l’objet n’en n’est que plus joli, plus précieux, parce que l’or sublime ce que sont réellement ces « réparations »: des richesses, des liens, des opportunités de changement, … de la vie !
C’était ça. Le symbole parfait pour eux. Le fil qui nous permettrait de raconter sur quoi se fonde leur envie d’avancer ensemble. Les projets, les rêves, les souvenirs, et tous ces coups de tonnerre qui en fissurant un peu l’édifice, leur a permis de chercher comment faire mieux, comment apprendre de leurs expériences, et comment s’en servir pour se sentir plus forts et plus unis.
La mise en pratique aka la vraie difficulté
Nous avions imaginé recoller en live les morceaux d’un objet accidenté.
En pratique, cela aurait pris beaucoup trop de temps et nous aurions pris le risque de lasser l’Assemblée. Parallèlement, la raison nous a poussés à esquiver la colle, les gants en latex et autres joyeusetés logistiques 😉 Elle auraient non seulement auraient entamé l’esthétisme de la cérémonie mais auraient aussi (peut être) fait basculer ce rituel dans une sorte d’atelier « arts plastiques », mettant tout le monde à distance de son symbole.
Du coup, c’est en amont de la cérémonie, et après une petite séance d’entrainement option céramique pas chère et coup de marteau mal dosé ^^, que le joli bol japonais d’Audrey et Luc fut recollé avec amour…
Pendant la cérémonie, c’est la « mise en or » des fêlures qu’ils ont pris le temps de réaliser grâce à une poudre d’or très fine délicatement déposée au pinceau sur les fissures.
Nous avons pris le parti d’articuler leurs vœux en plusieurs parties autour de ce rituel, pour leur permettre d’évoquer chacun des caps importants et tout l’or qui en a jailli.
Je me suis sentie très fière de mes petits alchimistes, de leur courage, de leur façon d’être forts et vulnérables à la fois, de la sincérité avec laquelle ils ont su incarner cette sagesse japonaise très émouvante. Aujourd’hui, leur Kintsugi trône fièrement dans leur salon, comme un honneur fait à 12 ans de routes sinueuses et toute la richesse qu’elles ont su révéler…